Paru en septembre, nous vous conseillons la lecture de ce tract chez Gallimard porté par l’institut Michel Serres : “Antidote au culte de la performance – La robustesse du vivant”. 60 pages pour explorer, grâce au vivant, une autre voie alignée avec les fluctuations du monde et pour inverser toutes les recettes.
Le dérèglement socio-écologique n’est plus une prédiction, c’est désormais notre quotidien rythmé par les crises. En réaction, nous produisons du développement durable, une injonction de sobriété et surtout beaucoup d’éco-anxiété. Et si nous faisions fausse route ? Les rapports scientifiques convergent pour qualifier le 21e siècle : il sera fluctuant. Notre seule certitude, c’est le maintien et l’amplification de l’incertitude. Face à ces turbulences, le contrôle, l’optimisation ou la performance nous enferrent dans une voie étroite très fragile. La robustesse – c’est-à-dire maintenir le système stable malgré les fluctuations – est la réponse opérationnelle aux turbulences. Contrairement à la performance, elle ouvre le champ des possibles et nous relie au vivant, robuste « par nature ». Mieux, les progrès récents de la biologie nous donnent aussi une clé importante : la robustesse se construit d’abord sur l’hétérogénéité, la redondance, les aléas, le gâchis, la lenteur, l’incohérence… bref, contre la performance. Le basculement vers la robustesse inverse tous les paradigmes de notre temps et nous aide à quitter le monde du burnout. Sans regret. Tout un (contre-)programme.
